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gurer le culte protestant dans l’église des Carmes[1], et se faisait en même temps recevoir membre non-résident de la Société des Amis de la Constitution de cette ville (Patriote français du 24 avril 1792).

Il semble toutefois s’être plus particulièrement occupé en 1792, de la réorganisation de l’enseignement public à Lyon. Le 13 septembre 1792, il avait présenté à l’Assemblée législative une pétition la pressant « d’organiser, avant de se séparer, l’instruction nationale et de fixer définitivement les secours publics ». (J. Guillaume, Procès-verbaux du comité d’Instruction publique de l’Assemblée Législative, p. 376.) Un mois après, le 13 octobre, il faisait créer, par les trois corps administratifs de Lyon réunis (département, district, commune), à la place des deux collèges existants, un Institut, qui n’était autre qu’une École centrale trois ans avant la loi qui en créa une dans chaque département[2]. Il se chargea d’y professer le droit usuel et français (J. Guillaume, Convention, t. I, p. 220-224). Les cours s’ouvrirent le 12 novembre, et, le 1er décembre, Frossard, au nom des trois corps administratifs, remettait au Comite d’instruction publique de la Convention une note exposant cette organisation nouvelle, note qu’on trouvera imprimée au t. I, p. 220 à 222, du recueil de M. J. Guillaume. Gilbert Romme, dans son grand rapport sur l’instruction publique, lu à la séance de la Convention du 20 décembre, parla avec éloges de cette création.

À cette même date du 30 décembre, Frossard était désigné par le Conseil exécutif provisoire pour être des vingt commissaires nationaux envoyés en Belgique avec mission d’organiser les pays délivrés par nos armes (Aulard, Salut public, I, 345). On peut douter cependant qu’il soit parti pour cette mission, car son nom ne figure pas sur la liste des commissaires visée le 13 janvier 1793 par le Conseil exécutif (Ibid., 456-457).

Il venait d’ailleurs, dans ces premiers jours de janvier 1793, de quitter Paris pour Clermont. Le frère aîné de Bancal, négociant à Clermont, écrivait au conventionnel, le 12 janvier : « J’ai vu le citoyen Frossard, qui a mangé votre soupe avant son départ de Paris… » (Fr. Mège, Bancal des Issarts, p. 103). Quelques jours après, le club des Jacobins de Clermont voulant blâmer Bancal de n’avoir pas voté la mort du Roi, Frossard y prit la défense de son ami.

Mais le mois suivant, il était rentré à Lyon, et y lisait, le 25 février, un Rapport[3] sur la formation de 24 écoles primaires dans la ville de Lyon (J. Guillaume, Convention, I, 333-334). Nous trouvons encore, dans ce même précieux recueil (p. 223), un appel adressé aux pères de famille de Lyon, le 21 mars 1793, par les administrateurs des collèges de

  1. Son discours fut publié, Riom, 1792, 40 p. in-8o.
  2. Deux autres Instituts semblables s’ouvraient en même temps à Strasbourg et à Nantes (J. Guillaume, Procès-verbaux du Comité d’instr. publ. de la Convention, I, 224).

    Frossard n’avait pas d’ailleurs abandonné ses fonctions d’administrateur du département. Procès-verbal des opérations des citoyens Frossard, Chapuy et Allard, commissaires des trois corps administratifs de Lyon, pour approvisionner cette cité de grains (27 octobre 1792), 33 p. in-8o. — Pétition faite à la barre de la Convention nationale, comme député des mếmes corps, pour garantir Lyon des horreurs de la famine (novembre 1792).

  3. Lyon, 36 p. in-8o, imprimerie de A. Vatar Delaroche.