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l’Inspecteur ne s’y tenait pas, et que c’était à lui, payé pour cela, d’y être[1]. — M. Blondel[2] t’a écrit, en réponse à ta lettre du 27 juin, dans laquelle tu avais annoncé les réclamations des merciers-drapiers sur la réunion du Bureau de contrôle avec celui des fabricants ; il te charge de les prévenir que l’intention du Conseil est que l’exécution des règlements soit maintenue, et qu’en conséquence il ne doit exister qu’un bureau composé de fabricants et de marchands.

J’ai revu lundi, avec M. d’Eu, nos échantillons de plantes aquatiques, et je lui ai remis les listes qu’il m’a demandées pour les arranger ; je suis bien aise de lui laisser faire ce qu’il pourra, ce qu’il saura ; après quoi, j’ordonnerai le tout dans notre mémoire. Je l’ai fini, à l’exception : 1° de cette addition botanique ; 2° de la liste des auteurs et des ouvrages ; le commencement que tu en as fait est si bien abrégé, que je n’ai pas l’esprit d’en tirer parti sans feuilleter de nouveau. C’est a quoi je vais me mettre en continuant les deux journaux de Physique et d’Économie. Nous aurons bien à relire, je crois, et quelques corrections à faire avant le mis au net ; mais les grandes parties sont liées et l’ensemble sera bon, à ce que j’espère. Vous avez fait d’excellentes choses, mon cher maître, et le certain air scientifique dans les discussions chimiques ou minéralogiques n’y figure pas mal.

J’oubliais de te dire que lundi encore M. Renard[3], le professeur,

  1. Voir Inventaire des Archives d’Amiens, AA, 29. fol. 193, lettre des officiers municipaux à l’intendant, du 27 juillet 1782 : « … Il [Roland] ne voit rien par lui-même ; au lieu de venir chaque jour à la halle et d’y veiller en personne au maintien des règlements, il reste enfermé chez lui ; il se contente d’envoyer de temps en temps l’élève de manufacture, jeune et sans connaissance… »
  2. M. Blondel, un des quatre Intendants du commerce. Il avait la Picardie dans son département, et c’est de lui, par suite, que Roland relevait plus particulièrement.
  3. L’abbé Justiien Reynard (1740-1818), professeur de philosophie au collège d’Amiens (puis de physique à partir de 1784), membre de l’Académie d’Amiens. — Voir, sur ce laborieux physicien, très attentif aux progrès des sciences, deux articles fort intéressants, l’un, de la Biographie Robbe, Supplément ; l’autre, de la Biographie des hommes célèbres de la Somme. Cf. Almanach de Picardie, de 1781 à 1784. — Le principal du collège d’Amiens le regardait comme un « novateur dangereux » (Biogr. de la Somme). Il enseignait la physique en français !