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[À LANTHENAS, À PARIS[1].]
[Fin de 1792, — de Paris.]

Il est vrai, j’ai travaillé tard, et j’ai regretté qu’on m’ait laissée dormir ce matin, car je n’ai point fini ce que je voulais faire, de même que je regrette que vous ayez attendu jusqu’au dernier instant pour ce que vous dites. Mais veuillez me l’envoyer aussitôt, et l’amitié doublera les instants.

  1. Ms. 9583n fol. 270. — Une main inconnue a mis en marge « n° 4 ».

    Ici commence une série de lettres et de billets, adressés à Lanthenas, et qui nous font assister à sa rupture avec les Roland. Une de ces lettres (lettre 515) avait déjà été publiée par M. Faugère en 1864 (Mém., II, 310-311), puis en 1864 par M. Dauban (II, 590-591) ; une autre (lettre 518) nous est fournie par un catalogue de ventes d’autographes, mais les dix autres billets sont absolument inédits ; c’est évidemment la série qui a passé autrefois par les ventes d’autographes (vente du 6 février 1845 et jours suivants, Charon, expert, n° 416 ; vente Trémont, du 9 décembre 1852 et jours suivants, n° 1263), et qui a fini par arriver dans les dossiers de M. Faugère, devenus aujourd’hui les mss. 9532-9534 (n. A. fr.) de la Bibliothèque nationale.

    Un seul de ces billets est daté, 20 janvier [1793]. Pour deux ou trois autres, nous avons des indices. Nous avons essayé de les classer, en nous guidant sur la suite des idées. Nous ne sommes pas certain d’y avoir tout à fait réussi, tant il y a, dans une rupture de ce genre, de retours subits ! Neuf de ces billets portent un numéro d’ordre, d’une écriture ancienne, peut-être de Lanthenas, et cinq ont des dates d’année, d’une écriture ancienne aussi, mais différente. Nous ne nous sommes pas cru obligé de tenir compte de ces indications, car plusieurs de ces dates d’années sont manifestement erronées ; quant aux numéros d’ordre, eussent-ils été donnés par Lanthenas lui-même, ils ne nous paraissent pas devoir faire absolument autorité, chacun sachant à quelles erreurs il s’expose en classant rapidement, après coup, et sans les termes de comparaison dont peut disposer la critique, une correspondance sans dates et dont le laconisme ne fournit pas d’indices.

    En somme, tous ces billets, sauf celui du 20 janvier [1793] semblent être des derniers mois de 1792. Ne pouvant les dater avec plus de précision, nous avons cru préférable de les réunir tous à la fin de la Correspondance de cette année-là, au lieu d’essayer de les intercaler approximativement parmi les lettres authentiquement datées de cette période. Il vaut mieux d’ailleurs qu’on les lise à la suite les uns des autres, en se rappelant que Lanthenas était logé au ministère de l’Intérieur même.