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pourrais être malheureux et te plaindre ?… Non, tu ne serais plus toi-même ni mon ami. Va ! ose envisager ta carrière ; compte, si tu peux, tout le bien dont tu dois l’embellir : tu seras plus juste et rendras grâces aux dieux.


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À BOSC, [À PARIS[1].]
26 janvier 1791, — [de Lyon].

Je vous fais passer un petit mot que je n’ai pu adresser sous un couvert ordinaire et que je vous prie d’expédier à la personne qu’il regarde.

J’ai reçu avec grand plaisir la lettre du patriote Gibert, mais je ne puis lui écrire en ce moment.

Nous sommes trop préoccupés de divers travaux, notre ami n’a pas le temps de respirer ; c’est le Camus des finances de Lyon[2], et le jour est aussi difficile à faire ici dans les comptes qu’il l’est à Paris.

La lettre du pauvre Bancal nous a plongés dans la mélancolie ; son âme ardente, sensible et généreuse méritait de n’être point livrée à de telles douleurs.

J’imagine que vous aviez communiqué sa lettre à son ami Caton-Garrant[3], et que vous aurez ajouté quelque chose à l’expression trop rapide de nos sentiments.

Adieu, nous vous embrassons affectueusement.

  1. Collection Alfred Morrison. — Dans un coin de la lettre, il y a : « M. Bosc. »
  2. Camus, député du Tiers de Paris, 1740-1804, puis conventionnel, membre des Cinq-Cents, etc., bien connu comme helléniste, légiste (constitution civile du clergé), archiviste, etc., était alors chargé à l’Assemblée de la plupart des rapports de finances. Roland, officier municipal à Lyon, présidait le bureau des finances (Wahl, 290) et s’efforçait de débrouiller la dette léguée à la ville par l’ancien régime.
  3. Garran de Coulon. — Voir lettre du 8 octobre 1790.