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DE FRANCE.

cer Henri de Guise, surnommé le Balafré, l’un des factieux les plus populaires dont l’histoire fasse mention : beau, généreux, brave et libertin, le duc était aimé du peuple peut-être autant pour ses vices que pour ses vertus. Nous le verrons tenir presque constamment la première place dans les deux règnes qui vont suivre.

La mort du duc de Guise redonna courage aux huguenots ; et bientôt, renouvelant la tentative d’Amboise, ils voulurent enlever le jeune roi à Meaux. Averti à temps, Charles IX se sauva à cheval et leur échappa. Les protestans se rassemblèrent alors en armes dans la plaine de Saint-Denis où le connétable de Montmorenci les attaqua à la tête de l’armée royale, les vainquit, et reçnt un coup mortel. Cette bataille de Saint-Denis eut lieu l’an 1567.

En 1569 eut lieu celle de Jarnac, où le prince de Coadé, chef des calvinistes, fut assassiné à l’instant même où il se rendait. L’armée royale était commandée par le duc d’Anjou. La même année fut livrée la bataille de Montcontour, perdue encore par les protestans ayant à leur tête l’amiral de Coligny.

En 1570, on conclut la paix à Saint-Germain, et une des conditions de cette paix fut le mariage de Henri de Bourbon, prince de Béarn, depuis Henri IV, avec Marguerite, sœur de Charles IX. Charles disait à ce sujet qu’en mariant sa grosse Margot à un hérétique, il les prenait tous à la pipée. La galanterie de cette reine le rendait probable.

Nous arrivons à l’année 1572, marquée par l’une des plus terribles catastrophes des annales du genre humain. Jeanne d’Albret, mère de Henri de Béarn, vint à Paris pour les noces de son fils et de Marguerite :