Page:Roland - Histoire de France, abrégée, pour l’enseignement des deux sexes, depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours, 1835.pdf/238

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
226
HISTOIRE

dans laquelle les réformés célébraient h urs offices, ce qu’ils nommaient leur presche. À peine la messe commençait qu’ils se mirent à entonner leurs psaumes. Le duc les envoya sommer de se taire, et, sur leur refus, fondit sur eux avec ses gens, et les massacra dans le lieu même qu’ils considéraient comme leur temple.

Des massacres semblables s’exerçaient à Toulouse, et exaspéraient les protestans. Ils se soulevèrent partout où ils le purent : les princes de leur communion se mirent à leur tête, et des batailles régulières furent livrées au sein de la France entre des Français.

La première de ces batailles fut celle de Dreux, en 1562 ; les protestans y furent vaincus par l’armée qui prenait le titre de royaliste. La reine, qui d’abord avait protégé les protestans, s’était depuis tournée du côté des catholiques. Orléans était au pouvoir de la faction protestante ; le duc de Guise, âme de l’autre parti, en vint faire le siége : il y fut tué d’un coup de pistolet qui lui fut tiré par-derrière par un gentilhomme huguenot nommé Poltrot de Méré. L’histoire et la poésie ont conservé les paroles adressées par ce prince à son ennemi.

Des Dieux que nous servons connais la différence :
Le tien t’a commandé le meurtre et la vengeance ;
Le mien, lorsque ton bras vient de m’assassiner,
M’ordonne de te plaindre et de te pardonner.

Poltrot ne fut, dit-on, que l’agent de l’amiral de Coligny, l’un des chefs de la faction proyestante, homme de mœurs sévères, et auquel on n’a à reprocher que ce seul crime, qu’il expia cruellement par sa mort.

Le duc de Guise mourant laissait pour le rempla-