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DE FRANCE.

La fin du règne de François fut marquée par la convocation des états-généraux à Orléans. On attendait un grand bien de ces états pour la pacification intérieure, à laquelle ils ne purent rien.

À François II, mort en 1560, succéda Charles IX son frère, âgé seulement de dix ans. Là commença le règne de Catherine de Médicis, qui ne devait finir qu’à sa mort. Loin de tâcher de faire de ses fils de grands rois, Catherine s’étudia à les abrutir et à les tenir dans une perpétuelle enfance. Elle les livra de bonne heure à toutes sortes de débauches, et un épuisement prématuré s’ensuivit, comme on devait s’y attendre. Tous deux ne furent que des enfans jusqu’à leur mort ; et si Henri III fit de faibles tentatives pour se soustraire à la domination de sa mère, ce fut pour se remettre entre les mains de quelques favoris. Rien de plus déplorable que le spectacle qu’offrent les deux règnes des fils de l’artificieuse et corrompue Italienne.

Le jeune Charles n’avait que dix ans lorsqu’il monta sur le trône. Catherine, voulant pacifier le royaume, convoqua en 1561 à Poissy une assemblée composée en partie de protestans, nommés huguenots, d’un mot allemand signifiant confédérés, et en partie de catholiques. On y discuta longuement les différens points de religion, sans pouvoir s’accorder, et ce colloque ne produisit que plus d’animosité entre les deux partis. Peu de temps après, un horrible massacre vint rallumer l’animosité des deux partis. Le duc de Guise, poussé moins par amour de la religion que par haine des réformés peut-être, passait un jour par Vassy en Champagne, suivi d’un certain nombre d’hommes d’armes. Il entra à l’église pour y entendre la messe. Près de cette église se trouvait une grange