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HISTOIRE

protection à l’un ou à l’autre, ou bien en les écrasant tous deux.

L’un des événemens les plus importans du règne de François II, qui ne contient guère que des intrigues et semble seulement le prélude de ceux qui devaient le suivre, l’un des événemens les plus importans de ce règne, disons-nous, fut la conjuration connue sous le nom de tumulte d’Amboise.

Les persécutions religieuses continuaient toujours, et le magistrat Anne Dubourg, homme irréprochable, accusé et convaincu d’hérésie, fut condamné à être pendu et exécuté. Ses coréligionnaires résolurent à la fois de le venger et de faire cesser les persécutions par un coup hardi. Ils ne voulaient rien moins que s’emparer du jeune roi. La cour était à Amboise ; les Guises, véritables chefs du royaume, y étaient avec elle : on devait commencer par les massacrer. Les calvinistes, ayant à leur tête Antoine de Navarre, prince faible, et son frère Louis de Condé, homme courageux et plein d’audace, se rassemblèrent aux environs d’Amboise. On devait envoyer vers le roi quelques députés chargés de demander la liberté de conscience, et, sur son refus, s’emparer de lui, afin d’agir en son nom.

Le duc de Guise, prévenu à temps, attendit les conjurés, tomba sur eux au moment où ils croyaient le surprendre, et les défit complètement. Les chefs seuls furent d’abord saisis et condamnés à mort ; mais bientôt les calvinistes s’étant soulevés de nouveau, on fit main basse sur eux. Le prince de Condé, fait prisonnier par trahison, avait été condamné à mort et allait être exécuté, lorsque la mort de François II le sauva, en enlevant le pouvoir aux Guises, pour le remettre aux mains de Catherine.