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envers son mari. Mais enfin elle était rendue à elle-même, et pouvait parcourir à sa guise la glorieuse carrière qui s’ouvrait devant elle.

Nous ne pourrons pas l’y suivre : pour en marquer les étapes avec quelque précision, pour mentionner ou apprécier même brièvement les œuvres dignes d attention, il faudrait une étude, qu’on trouvera bien faite ailleurs[1]. George Sand a écrit une centaine de volumes ; le catalogue raisonné en est à lui seul considérable[2]. Nous nous bornerons, dans cette simple notice, à montrer le développement de ce talent, après avoir montré comment il s’était formé. C’est pour cela que nous nous sommes attardé à la période de l’éducation. Il est intéressant de voir comment la nature parle chez G. Sand, comment elle l’entend, confusément d’abord, puis plus clairement ; comment enfin, désormais sûre de sa force, elle s’y abandonne avec sérénité.

Ce génie instinctif qu’elle portait en elle était certes ample et profond ; mais, comme il devait arriver chez une femme d’abord sans ambition, il avait quelque chose d’endormi et de vague. Jusqu’à vingt-sept ans, George Sand n’avait écrit que des

  1. Voir notamment Caro, George Sand (Hachette) ; Faguet XIXe siècle, etc.
  2. On le trouvera complet dans Vapereau, Dictionn. des contemporains. — Consulter aussi la Table générale de la Revue des Deux Mondes. Presque tous les ouvrages purement romanesques ont paru dans ce recueil.