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Le Vingtième Siècle

— Non, je préfère recevoir de régulières délégations sur produits des douanes et octrois… »

Si l’affaire de fourniture des engins perfectionnés et produits chimiques nouveaux aux deux belligérants actuels et dans l’avenir à tous belligérants quelconques pendant un certain temps était d’une colossale importance, la seconde affaire, d’un caractère absolument différent, n’avait pas de moins gigantesques proportions. Inclinons-nous devant la souveraine puissance de la science ! Si, impassible comme le destin, elle fournit à l’homme les plus formidables moyens de destruction ; si elle met entre ses mains, avec la liberté d’en abuser, les forces mêmes de la nature, elle donne aussi libéralement les moyens de combattre la destruction naturelle ; elle fournit aussi abondamment des armes puissantes pour le grand combat de la vie contre la mort !


Un énorme cerveau sous un crâne semblable à un dôme.

Cette fois, Philox Lorris n’a plus affaire à des soldats, à des généraux ayant hâte d’expérimenter sur les champs de bataille ses nouvelles combinaisons chimiques ; il s’agit d’une affaire de médicaments nouveaux, et pourtant ce ne sont pas des médecins qui discutent avec lui dans le grand laboratoire, mais des hommes politiques.

Il est vrai que, parmi ces hommes politiques, il y a Son Excellence le ministre de l’Hygiène publique, un avocat célèbre, un des maîtres de la tribune française, ayant déjà fait partie, depuis vingt ans, de cent quarante-neuf combinaisons ministérielles, avec les portefeuilles les plus divers, de puis celui de la Guerre, celui de l’Industrie ou celui des Cultes jusqu’au ministère des Communications aériennes ; en somme, un homme d’une compétence universelle.

« Hélas ! messieurs, dit Philox Lorris, la science moderne est quelque peu responsable du mauvais état de la santé générale ; l’existence hâtive, enflammée, horriblement occupée et énervée, la vie électrique, nous devons le reconnaître, a surmené la race et produit une sorte d’affaissement universel…