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Le sergent, de la Porte Narbonnaise.
couché dans le fossé en attendant l’ouverture des portes… Allons, passons vite, il faut que j’aille parler à M. le Sénéchal… Peut-être ferais-tu bien, en attendant, de relever le pont-levis.

Les gens de la noce n’avaient plus la force de gémir. Cassagnol, ayant mis en quelques mots le sergent au courant des événements de la nuit, les poussa en avant.

Quelques minutes après, Colombe occupée à son ménage au milieu de ses enfants à peine réveillés ou dormant encore, fut ébahie autant qu’épouvan tée de voir tout à coup son jardin et sa maison envahis par ces gens inconnus, poussiéreux, qui se traînaient à peine et semblaient à bout de souffle, mais Cassagnol parut derrière pour la rassurer.

— Entrez ! entrez tous ! cria-t-il, asseyez-vous sur des sièges ou par terre, comme vous pourrez, reposez-vous… Colombe, fais asseoir la mariée… on te racontera… la noce, le tocsin, les Espagnols… Moi je cours prévenir M. le Sénéchal et je reviens !…

La maison fut bientôt pleine de gens assis ou couchés par terre, d’autres dans le jardin s’allongeaient sur l’herbe ou sur les légumes de Cassagnol ; tout le monde parlait à la