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dans les bras… Porte-moi très doucement ces merveilleux flacons en haut et rapporte le panier, il faut que j’arrive au vrai trésor, aux tonnes d’or, oui, aux tonnes d’or qui sont là-dessous… Maintenant je pioche pour élargir l’ouverture… Déblayons !

Cassagnol reprit son pic et cherchait un interstice des pierres pour attaquer la muraille lorsque tout à coup quelque chose d’extraordinaire se produisit. Au fond du trou creusé par lui une lumière venait d’apparaître.

Il frissonna et fut sur le point de crier, une lumière qui se balançait et s’avançait ! Étrange ! Effrayant surtout ! Qu’était-ce là ?

Malgré lui, d’abord, des idées d’apparitions surnaturelles lui vinrent à l’esprit… Les Wisigoths ne veulentpas se laisser arracher leur trésor, ils viennent le défendre et voici la catastrophe… Mais ce ne fut pas long, il vit clairement que la lumière était celle d’une lanterne se balançant au poing d’une ombre indistincte… Les fantômes n’ont pas besoin de lanterne, l’ombre ne pouvait être un fantôme de Wisigoth !

Mais alors ?

À ce moment l’ombre se baissa, un rayon de la lanterne éclaira une figure et Cassagnol eut de la peine à retenir un cri à la fois de stupéfaction et de fureur.

Malédiction, l’ombre, c’était le patron de la Tête-Noire, la taverne voisine !

Ainsi, le pauvre Cassagnol s’était encore une fois égaré dans ses fouilles, sa galerie avait tourné du côté de la taverne et il était allé tomber dans la cave de la Tête-Noire ! Encore une fois il manquait le trésor ! Ce vin mirifique qu’il avait bu ne provenait pas des réserves du gouverneur Wisigoth, c’était tout simplement le vin de la Tête-Noire