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bien cru que l’heure de la descente de toute la maison dans la cave était arrivée. Et l’insouciant Cassagnol ne s’était même pas réveillé !

Enfin, cela devait finir bien vite puisque Cassagnol était convaincu de toucher au but.

Cassagnol travaillait en chantonnant pour se donner du cœur à l’ouvrage. Il était gai. La certitude de n’avoir plus qu’à étendre la main pour saisir le trésor après un dernier coup de collier, lui mettait l’âme en joie et lui donnait du muscle. Aujourd’hui il en fallait. Après des terres friables où la pioche entrait sans difficulté, il venait de rencontrer une maçonnerie régulière qui ne se laissait pas entamer facilement.

Sans nul doute ce devait être quelque voûte wisigothe. C’était un souterrain très vieux et d’apparence très solide. Les Wisigoths ne se seraient pas amusés à construire ces voûtes sans raisons sérieuses. Derrière ces pierres, c’était évidemment la cachette, ou le chemin de la cachette, du merveilleux trésor tant cherché !

Cassagnol besognait avec courage. Il creusait. Il cherchait à disloquer la muraille. Déjà une pierre remuait, celle-ci enlevée, les autres viendraient plus facilement. Il était haletant, il avait chaud, il avait soif… Encore un effort ! ouf !…

Après s’être épongé le front, il enfonça le fer sous la pierre et pesa de tout son poids. Elle remuait ! Enfin, on allait voir ! Les mains écorchées, il dégageait la pierre, elle venait peu à peu… Une dernière pesée avec le pic et la pierre sauta….

Un trou profond et noir. Cassagnol enfonce son outil qui rencontre tout à coup de la résistance, une résistance particulière, quelque chose qui remue. Bruit étrange sous la