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vermine… Tiens, en voilà trois de massacrés d’un seul coup de bâton…

— Ce ne sont pas de vrais rats, j’en suis sûre…

— Qu’est-ce que c’est, alors ? Des puces ?

— Ce sont, je te le dis, ce sont les âmes des Wisigoths qui viennent défendre le trésor !

En ce moment on entendit la voix de Belleàvoir qui poussait des hihans étranglés, et ces hihans de détresse s’accompagnaient d’un vacarme de coups de pied dans les planches.

— Tu vois, elle aussi, les Wisigoths lui tombent dessus.

— J’y cours !

Mais la porte de l’appentis s’ouvrit et la brave Belleàvoir sortit en gambadant, levant la tête pour lancer fièrement un hihan de triomphe.

— Oui, les âmes des Wisigoths ! Il ne faut pas toucher au trésor, répétait Colombe qui ayant réuni les enfants en tas se tenait devant eux et jetait des pierres aux rats qui venaient encore tourner de son côté.

— Bon, je sais ce que c’est, dit Cassagnol qui venait d’assommer un gros rat plus audacieux que les autres et le soulevait par la queue pour le montrer à Colombe, regarde celui-ci, je le connais, ce vieux moustachu, il vient des étables du voisin qui élève des porcs dans les fossés du château… Je l’ai vu assez souvent rôder par là le soir… Tiens, regarde, tu dois le connaître aussi…

Il jeta sa victime du côté de Colombe qui poussa des cris d’horreur.

— Tranquillise-toi, je sais d’où ils viennent, tes Wisigoths…. C’est ma faute, c’est vrai, j’ai appuyé trop sur la gauche, dans mon trou, et je m’en vais vers les fossés du