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sont peut-être des remblais de caveaux. Que n’a-t-il commencé ses fouilles par là, sans nul doute il toucherait au but maintenant.

Au petit matin Cassagnol s’établit dans la cave et sonde les murs çà et là. De quel côté se diriger ? Le puits est-il par ici ou par là ?… Oui, par ici nous devons être sous la rue, en poussant une galerie dans cette direction, nous arriverons au puits, six pas et demi, ce n’est rien… Mais il faudra étançonner sérieusement la galerie.

— Tu sais que tu as tes salades à repiquer à l’autre jardin et que les haricots souffrent… Depuis quinze jours c’est une vraie sécheresse ! Il ne pleut pas, il ne pleut que dans le Nord, ils ont des inondations, eux, ils ont de la chance, ces gens du Nord ! Ici, nous devons remplacer saint Médard, lui crie Mme Cassagnol, et faire le travail nous-mêmes !

— J’irai, j’irai, répond Antoine, dès que j’aurai trouvé le fil. Et il fait des marques, des croix dans le mur de la cave, il donne des coups de pioche, des pierres tombent, une ouverture se dessine.

— Oui, mais c’est que l’ouvrage devient difficile, pense Cassagnol en se grattant la tête, c’est la partie délicate de l’entreprise, il faut se glisser sous la rue, et c’est lourd à porter, la rue, avec le pavé, les gens qui sont dessus, et tout… Misère de moi ! Cornes de tarasque ! il faudra faire la galerie très étroite et bien soutenir les terres… Ça sera dur ! Et puis il y a toujours autour de ce Grand-Puits des commères qui bavardent, avec leurs seaux et leurs paniers… Elles vont me donner bien du mal !

— Antoine ! tu tapes bien fort, Antoine !… cria encore Colombe d’en haut ; fais attention, tout de même !