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de hauteur, jalonnent la double enceinte et vont s’espaçant jusqu’au tournant méridional.

Des bannières semées de fleurs de lys encadrent la statue de la Vierge au-dessus de la porte, des bannières flottent aux créneaux comme à la pointe des tours. Le cortège royal s’est arrêté, le cheval du Roi piaffe, des vols de pigeons traversent le ciel, effarés par le bruit et les acclamations.

Soleil du Languedoc, viens dorer la Cité,
Fais pour fêter les Lys fleurir toutes nos roses…

C’est M. le Sénéchal qui a déployé son papier et qui
Monsieur le Sénéchal.
commence son discours. On dirait des vers. En effet, ce n’est point une harangue en vulgaire prose ; M. le Sénéchal est un des esprits distingués de la Province, un lettré, et il a voulu faire honneur au roi François qui aime les lettres et les protège en son royaume.

Les notables et les belles dames derrière le groupe des magistrats, les gens penchés aux créneaux, tendent l’oreille pour ne rien laisser échapper des beautés du discours, que le Roi et les seigneurs écoutent d’un air intéressé, en s’efforçant de maîtriser leurs chevaux qui secouent la tête et font tinter leurs harnachements avec un tant soit peu d’impatience.

Aux créneaux de la barbacane dominant l’esplanade où le Roi s’est arrêté, une famille de braves gens se penche, qui n’est pas la dernière à applaudir quand M. le Sénéchal a terminé, et qui pousse des acclamations vigoureuses.

Le père porte un enfant à califourchon sur les épaules, il en tient devant lui trois ou quatre autres en bouquet ; la