Page:Robida - Le Tresor de Carcassonne, 1934.djvu/14

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

raissait le roi François, d’allure majestueuse, un sourire allègre sur la figure, entouré d’un groupe de seigneurs de fière mine aussi, étincelants et multicolores, des panaches de leurs coiffures aux caparaçons de leurs chevaux.

Des acclamations se répondaient sur les deux rives de l’Aude où se massait le populaire de la ville et des bourgs voisins. Derrière d’autres rangs de piquiers, de nobles dames parées et des gentilshommes, à cheval ou pédestrement, marchaient à la suite du cortège, mêlés à des représentants des corporations ou à des bourgeois en costumes de fête.

On montait par le faubourg de Trivalle vers la Cité, dans le poudroiement de la route, sous des coups de lumière après des alternatives d’ombre au passage le long des grands platanes.

En haut sur la droite les tours ont l’air de monter aussi à l’escalade de la colline, tours minces et hautes dont une porte un moulin à vent ; le rempart tourne et voici la grosse tour du Trésau surmontée de ses tourelles, et ensuite la masse imposante de la Porte Narbonnaise, précédée de sa barbacane.

C’est ici que les autorités, le sénéchal gouverneur du château, et les magistrats de la Cité, attendent le Roi et se préparent à le haranguer. Ils sont en avant du pont-levis ; au-dessus d’eux monte le rempart de la barbacane ronde, aux créneaux garnis de gens qui poussent des vivats ; au-dessus de ces gens se dressent un autre rempart, muraille rébarbative aux pierres rugueuses, et les deux énormes tours rondes de la Narbonnaise, pointant en avant comme un bec saillant.

À gauche, d’autres tours, toutes différentes de forme et