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Sur le pont de Carcassonne.

I

L’ENTRÉE ROYALE

Juste comme le cortège royal s’engageait sur le tablier étroit du pont de l’Aude, un coup de soleil déchira les nuages et vint illuminer l’extraordinaire découpure de remparts et de tours dressées et alignées à la crête des collines, sur la rive droite de la rivière, au centre du vaste paysage montueux, bosselé de croupes fauves, qu’escaladaient des files d’arbres se perdant au loin dans les horizons roses ou bleus.

Un brillant escadron de gentilshommes accourus du Razès et du Carcassez, comme de tous les points de la province de Languedoc, caracolait en avant, puis s’avançaient quelques rangs serrés de gens de pied, vieux soldats de Marignan et de Pavie, aux corselets de fer, aux manches tailladées, portant la longue pique sur l’épaule.

Sur un magnifique cheval blanc, harnaché de bleu, appa-