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cris de joie par des gémissements en se frottant la figure. Colombe tombe dans ses bras.

— Je l’ai trouvé ! dit enfin Colombe, c’est moi qui l’ai trouvé !

— Trouvé quoi ? demande péniblement Cassagnol.

Les enfants réveillés s’agitent, les petits pleurent. Le jour commence à paraître, quelques rayons de lumière glissent par la fenêtre.

— Antoine, c’est bien toi qui est là !… Pince-moi très fort, jette-moi un verre d’eau à la tête pour me prouver que je ne rêve pas, dit Colombe.

— Non, Colombe, tu ne rêves pas, ni moi non plus… Aïe, oye ! que la figure me brûle !…

— Mais qu’est-ce qui te brûle ! Fais voir, tu as la tête grosse comme une citrouille…

— Ce sont les mouches, les gueuses de mouches… non, les braves mouches… Je vais te raconter… j’ai la fièvre…

— Moi aussi, je vais te raconter… Tu n’étais pas là, je te cherchais dans le jardin, dans la cave… Et…

— Et quoi ?

— Le trésor ! j’ai trouvé le trésor !… Descendons vite, tu vas voir…

Cassagnol, au mot de trésor, sent renaître toute son énergie, il en oublie piqûres et brûlements, il prend la lanterne et s’enfonce dans l’escalier de la cave un peu rapidement.

— Prends garde ! Prends garde ! dit Colombe, ce n’est pas le moment de se casser une jambe ! Il y a eu un éboulement dans la cave, c’est comme ça que j’ai trouvé…

— Où ? De quel côté, le trésor ?

— Pas si loin, là, tout près, regarde ?

Cassagnol, abasourdi, aperçoit la niche sombre et la