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Je rendis compte à M. de Sartine des nouveaux engagemens que j’avois contractés : il les approuva, & m’autorisa même à promettre au secrétaire 6000 liv. de pension du Roi s’il servoit fidèlement[1].

L’Amiral Keppel étant sorti de Portsmouth, conformément aux ordres qu’il en avoir reçus, chercha l’armée françoise, & la rencontra à l’entrée de la Manche : il lui étoit expressément défendu d’engager le combat ; en conséquence il évitoit de s’approcher de trop près de l’armée françoise.

Les deux escadres restèrent plusieurs jours en vue. M. le Comte d’Orvilliers ne fit aucune disposition pour attaquer, dans la crainte d’avoir affaire à trente-deux vaisseaux, au-lieu de vingt, & parce qu’il manquoit de confiance dans les avis que j’avois fait passer. Pendant que les armées s’observoient, l’Amiral Biron passa sur les derrières de l’escadre de France, & gagna la haute mer ; lorsqu’il fut hors de danger, il en donna avis, par une frégate, à l’Amiral Keppel, qui retourna à Portsmouth pour y achever son arme-

  1. Cette pension a été payée pendant une année ; elle a cessé de l’être du moment que j’ai été mis à la Bastille.