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de ton cheval, considere que ceste beauté ou bonté est au cheval. Qu’as tu donc de propre ? L’usage des considerations. Et quand tu conformeras tes opinions à la nature, tu te pourras à bon droit glorifier, car ce sera pour une tienne vertu.

Chapitre VII.
Il faut penser que ceste vie n’est qu’un passage.

Tout ainsi qu’en une navigation la nef estant quelque fois à la coste, celui qui se met en terre pour prendre de l’eau ne le fait que comme en passant, non plus que celui qui s’amuse à amasser des coquilles de mer, ou des oignons sauvages et squilles : et faut ce pendant qu’il ait tousjours le cueur au navire, et qu’il escoute attentifvement quand le gouverneur l’appellera, et s’il l’appelle, il faut qu’il laisse toutes ces choses, afin qu’il ne soit lié et bille comme les brebis. De mesme est il bien loysible d’avoir durant ceste vie une femme ou un enfant, de la’ façon qu’on a en un voyage loisir d’amasser des coquillages et des herbes. Mais si le gouverneur appelle, il faut courir au vaisseau, et laisser tout cela sans y avoir regret. Et sur tout celuy qui est desjà vieil et caduc ne se doit aucunement eloigner de la barque, pour ne faire faute quand il sera appelle. Car ainsi comme ainsi, celui qui tirera son collier et ne voudra suivre volontiers, y sera trainé par force.

Chapitre VIII.
Les choses externes ne peuvent blecer la resolution de l’homme vertueus.

Ne desire point que ce qui se fait, se face comme tu veus, mais vueilles qu’il arrive ainsi qu’il arrive, et tu te