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rappelaient maints récents attentats commis non en Vendée, en Bretagne ou en Normandie, mais en pleine région tourangelle. C’était, le 25 floréal (15 mai), à Chambourg, près de Loches, le pillage à main armée de la diligence de Tours, portant 15.000 francs ; c’étaient, le 23 messidor (15 juillet), les citoyens Herbé et Labare, de Château-Lavallière, acquéreurs de biens nationaux, maltraités et volés par des brigands venus de Maine-et-Loire ; c’était, le 15 thermidor (5 août), la diligence du Mans, chargée de 25.000 francs, attaquée par une bande de chouans ; tous faits attestés par des documents officiels. Les rapports des Chefs de l’Armée de l’Ouest témoignaient qu’un mouvement d’importance était à la veille de se produire. Le Général Lacotte signalait (27 thermidor) les agissements de certains chouans réputés soumis[1] ; le Général Bernadotte (7 messidor) appelait l’attention du Ministre de la Guerre sur les envois d’argent faits par Bourmont dans les Deux-Sèvres et le Maine-et-Loire, et (7 fructidor) sur le grand nombre d’émigrés arrivés récemment de Paris dans le Loir-et-Cher, où ils tenaient assises. Le gouvernement s’inquiétait de cet état de choses. Le 26 messidor (18 juillet), le Ministre de la Police dénonçait à son collègue de la Guerre ces révoltés, véritables brigands, conduits uniquement par l’appât du

  1. Entre autres Chandelier et Arthur de La Poterie, qui sera un des chouans libérateurs de Clément de Ris.