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Mme Clément de Ris défaillait. La femme de chambre s’avança pour la secourir ; ordre lui fut intimé de ne pas quitter la pièce où elle était. Le valet de chambre, Paul Métayer, accourut à son tour ; il fut repoussé dans la cour, d’où, troupeau apeuré, les autres serviteurs pouvaient, par les fenêtres ouvertes, voir ce qui se passait, entendre ce qui se disait dans la maison.

Les deux inconnus s’étant assurés de la personne du Sénateur, celui qui paraissait commander le somma, pistolet au poing, de les mener à son cabinet de travail, contigu à la chambre, d’ouvrir son secrétaire, son bureau, ses tiroirs, de montrer ses papiers. Ce fut trois quarts d’heure durant un pillage en règle, les moindres meubles fouillés ; tout ce qui s’y trouvait d’espèces monnayées pris, environ 1800 francs. Le brigand ne cacha pas son désappointement d’en trouver si peu. Clément de Ris jura n’en avoir pas davantage : il n’apportait de Paris que la somme présumée suffisante aux frais du séjour. De son côté, l’homme aux favoris roux allait, venait, faisait main basse sur tous les objets à sa convenance : une montre d’or à répétition, au boîtier guilloché ; des boucles d’argent ; une paire de pistolets anglais richement montés, enveloppés dans un fourreau de serge ; d’autres pistolets, de valeur moindre, qu’il brisa sur le rebord de la fenêtre. Le Sénateur faisait-il mine de résister, ou seulement de protester, aussitôt les armes des bandits étaient braquées contre sa figure.

On rentra dans la chambre. À la cheminée pendait une montre d’or, enrichie de perles fines. L’homme roux la mit dans sa poche, cependant