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et le tumulte devint tel que le Président dut faire évacuer la salle.


VI

Les plaidoiries commencèrent le lendemain et se prolongèrent jusqu’au 10 au soir.

Leclerc se défendit lui-même.

Maître Blain parla pour Gaudin et Aubereau et protesta à nouveau contre l’absence des témoins les plus importants.

Pardessus présenta la défense des époux Jourgeon et de Lemesnager, et qualifia les poursuites de vengeance d’un homme puissant.

Chauveau-Lagarde plaida pour de Canchy et de Mauduison. Il revint sur l’impossibilité matérielle qu’un tel crime eût été commis par des hommes habitant à pareille distance, et par un être aussi doux, aussi déshérité de la nature que de Canchy, jamais émigré, jamais chouan, égaré seulement un moment dans l’insurrection. Le Tribunal de Tours avait jugé n’avoir pas une conviction complète : comment le Tribunal d’Angers en aurait-il une ? Aucun fait nouveau ne s’était produit entre les deux jugements. Il fit valoir, argument suprême, que l’arrêt était sans appel et son exécution sans sursis : « Vos jugements sont souverains, s’écria-t-il ; ils s’exécutent à l’instant même. Si vous condamniez les accusés, il n’y aurait plus de ressource pour eux une fois condamnés. C’en est fait pour toujours ; ils sont morts ! »

Enfin la défense des époux Lacroix fut présentée par un ancien condisciple de Lacroix au collège de