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pas onze cents francs. Après quoi il fit l’exposé de l’affaire.

Silencieux tant qu’il parla, les accusés, dès qu’il eut terminé, se levèrent et protestèrent avec violence.

On procéda à l’appel des témoins. Les mêmes qui, à Tours, n’avaient pas répondu à la citation, n’y répondirent pas à Angers, et pour les mêmes causes. Carlos Sourdat, interné à Troyes, avait reçu une assignation et sollicité permission de s’y rendre. Le Préfet refusa, par ordre, et Sourdat engagea sa parole de ne pas quitter Troyes, mais écrivit au Président du Tribunal une lettre qu’on lut à l’audience[1].

Les journées des 2, 3, 4 et 5 brumaire furent consacrées à l’interrogatoire des accusés et à l’audition des témoins. L’interrogatoire ne révéla rien de nouveau ; l’on s’accorda à vanter la grâce et l’esprit de Mme Lacroix. L’audition des témoins donna lieu à plusieurs incidents.

Le plus important fut à propos de la reconnaissance de de Canchy, « le gros bel homme » disaient les témoins de Beauvais. La plaidoirie de Chauveau-Lagarde avait accru encore l’intérêt excité en sa faveur par les démarches de la marquise de Canchy[2]. Sa cause devenait la cause même. Que l’alibi fût admis pour lui, il n’y avait plus de raison de le refuser à de Mauduison et à Gaudin. À sa reconnaissance étaient suspendus le système de l’accusation et celui de la défense. De part et d’autre l’effort porta à obtenir des déclarations catégoriques de ceux qui jusqu’alors avaient mol-

  1. C’est la lettre dont il a été longuement parlé, pages 125-126.
  2. Voir pages 184-185.