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comme le voleur présumé du cheval de Dansault[1] ; connu pour être en relations avec des parents de Gondé et avec Gondé lui-même[2] ; sous le coup, depuis le 4 brumaire, d’un mandat d’amener, Lacroix s’était soustrait à toutes les recherches, quand, le 5 frimaire, il fut (on se rappelle en quelles circonstances[3]) arrêté à Paris chez Gondé.

Conduit au dépôt de la Préfecture de Police, il s’appliqua à ne fournir aucun renseignement susceptible d’établir son identité. Il se nommait, dit-il, Claude Armand, âgé de 33 ans, habitant chez des amis dont il ne pouvait révéler le nom, et depuis huit jours à Paris, où il était venu pour se promener. Questionné sur ce qu’il faisait avant la Révolution : « Rien ! » répondit-il. Il pensait aller étudier la médecine à Montpellier, quand, en 1795, il s’était marié. Où ? avec qui ? il ne voulut pas le dire. Employé, jusqu’en l’an V, aux subsistances militaires, il s’était ensuite retiré chez son père, chirurgien de son état. Sa présence chez Gondé s’expliquait d’elle-même ; il était son parent. Sur cette déposition, qu’il refusa de signer, il fut écroué au Temple, sous les noms de Claude Armand.

Ces noms, cet âge, par leur concordance avec les prénoms et l’âge de Lacroix, éveillèrent le flair de Fouché. Il réclama à Tours le signalement de Lacroix, et, sur le registre d’écrou, en marge des noms Claude Armand, écrivit de sa main : Armand est Lacroix, prévenu d’avoir conduit

  1. Voir page 67.
  2. Lettre du Préfet d’Indre-et-Loire au Ministre de la Police. ─ 9 frimaire.
  3. Voir page 151.