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le 6 pluviôse an IX, par François Sourdat : « Ce sont mes deux fils, Carlos et Bernard, qui, par mes exhortations, je ne dirai pas par mes ordres, ont déféré à l’invitation du Ministre de la Police générale d’entreprendre de tirer le Sénateur Clément de Ris des mains qui avaient attenté à sa liberté, en quoi ils ont été assez heureux de réussir. » La collaboration de Bernard Sourdat ne saurait donc être mise en doute. Il avait accompagné son frère à Blois le 11 vendémiaire[1]. La nuit de la délivrance, c’est lui qui, avec le brigand de garde, tira le prisonnier de son cachot et le fit monter à cheval. Il pouvait avoir été vu, être reconnu de Clément de Ris, qui le tenait pour un des brigands. De là son abstention de paraître à Beauvais.

Pour Hingant de Saint-Maur[2], émigré non rayé, très compromis, son concours est attesté par des pièces officielles conservées aux Archives[3]. Peut-être faut-il voir en lui le faux Guillot de La Poterie, celui qui accompagnait à Loches Carlos Sourdat, Robert Couteau et de Salaberry. Par précaution,

  1. Voir page 87. ─ Un rapport de police dit de lui : « Il est plus fou que méchant et n’a jamais trempé dans aucun attentat. »
  2. Originaire de Lannion, ancien officier au régiment de Penthièvre, émigré, ancien combattant aux armées de Condé et de Normandie, courrier royaliste attitré de l’armée de Frotté, il devait, après l’attentat de nivôse, être arrêté (ainsi que Carlos Sourdat et G. de La Poterie) et interné à la citadelle de Besançon, d’où il s’échappa en même temps que Bourmont, dans la nuit du 14 au 15 thermidor an XII.
  3. Archives nationales, F7 6229-6230.