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des 16-17 vendémiaire, avaient jugé prudent de transférer, au moins provisoirement, le prisonnier en un autre lieu. Cette supposition est la vraie. Les dépositions, à l’instruction, de la femme Lacroix et du fermier Jourgeon et la déclaration de Carlos Sourdat la confirment.

Au surplus, le martyre de Clément de Ris touchait à son terme.


III

Dans la soirée du 18, vers minuit, derechef on le tirait de son cachot. Deux cavaliers étaient là, flanqués de deux piétons destinés, à ce qu’il comprit, à leur servir de guides : dans l’un il reconnut le paysan qui partageait avec le brigand le soin de le garder. Ils le font monter à cheval, lui rebandent les yeux, et l’on part, – cette fois pour ne plus revenir.

À travers champs ou par d’étroits sentiers, longeant des fermes dont les chiens aboient, on chevauche ; ensuite, c’est la forêt, et, enfin, après un trajet de deux lieues à deux lieues et demie, l’arrêt dans un carrefour[1] où l’on attend. Soudain un coup de sifflet perce l’air ; un autre répond. « Les voilà ! » crie un de ses gardiens. Il devine que son escorte s’est grossie de nouveaux arrivants, avec qui l’on repart ; ordre est donné d’observer le plus profond silence. Tout à coup, derrière eux, résonne le galop de plusieurs chevaux : « Qui vive ? » demande une voix. Son escorte se tait. « Arrête, foutu gueux ! » reprend la voix. Des coups de pistolet éclatent au-

  1. Celui de la Pyramide de Montaigu.