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se souvient qu’entre autres provisions, il y a dans le bateau une lanterne et de l’huile. Il frotte une allumette et voit Good, couché sur le dos, son lorgnon dans l’œil, contemplant les ténèbres au-dessus de lui, sir Henry trempant sa main dans le courant pour en apprécier la force, et Umslopogaas… Malgré la gravité des circonstances, le bon Quatremain ne peut s’empêcher de rire. Umslopogaas, en s’aplatissant comme les autres pour éviter des chocs dangereux, a rencontré un rôti froid emporté à tout hasard ; il s’est dit que ce rôti sent bon, que ce sera peut-être là son dernier repas et il s’en est taillé une tranche avec la redoutable Inkosi-kaas. « Quand on part pour un long voyage, explique-t-il ensuite, il n’est pas mauvais d’avoir l’estomac plein. » Les compagnons d’infortune, réussissant maintenant à s’entendre, décident que l’on attachera deux pagaies, en guise de mât, afin d’être averti de tout abaissement soudain de la voûte, et que l’un d’eux se plaçant à l’avant, avec la lanterne et une longue gaffe, défendra le bateau contre les rochers tandis qu’un autre veillera au gouvernail.

« Nous sommes évidemment, fait observer Quatremain, engagés sur une rivière souterraine