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Les cordes qui retenaient le bateau à l’ancre ont été coupées ; un instant de plus et il s’en irait en dérive, poussé par le courant vers le bord où les Masai ont préparé leur embuscade.

Ce n’est pas chose facile que de remonter ce courant dans l’obscurité. Néanmoins les deux canots séparés parviennent à se rejoindre, sont de nouveau attachés l’un à l’autre et, dès l’aube, on jette à l’eau le cadavre du malheureux Wakwafi, avec la petite main meurtrière, noire et menue, dont on ne garde que le sabre à manche d’ivoire incrusté d’or, d’un beau travail arabe.

Une pluie torrentielle pour comble de malheur abat le vent qui avait gonflé jusque-là les voiles improvisées par les soins de Good ; il faut s’épuiser à ramer tout le jour et se laisser tremper jusqu’aux os pendant la nuit suivante. Cette pluie est du reste la plus efficace des protections contre une nouvelle attaque des Masai. Si habiles à plonger, ils craignent l’eau de ciel ; en général, les intempéries ont vite fait de paralyser tous ces sauvages d’Afrique. Umslopogaas lui-même n’y résisterait pas longtemps. Par bonheur, le soleil se remet à briller et presque en même temps apparaît, dans une situation splendide sur la