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des martyrs. Aussi, à son arrivée dans sa mission, Mgr Ridel écrivait : « Nous sommes véritablement bien entre les mains du bon Dieu. Au milieu de mille dangers, sans force, sans protection, à chaque instant nous pouvons nous attendre à être arrêtés, à voir surgir une nouvelle persécution ; et cependant, jusqu’ici, par un prodige de miséricorde de la divine Providence, tout est en paix, tout va bien, nous n’avons eu aucun accident. » Hélas ! cette tranquillité devait être de courte durée. Dieu, dont les desseins sont impénétrables, réservait de nouvelles épreuves à cette infortunée mission.

Au mois de janvier 1878, les courriers de Mgr Ridel furent arrêtés sur la frontière chinoise, et les lettres, dont ils étaient porteurs, révélèrent au gouvernement coréen la présence, dans le royaume, de l’évêque et des quatre missionnaires, et occasionnèrent l’arrestation de Sa Grandeur et une nouvelle persécution contre les chrétiens.

Délivré contre toute attente, grâce à l’intervention du gouvernement chinois, Mgr Ridel a écrit, à son retour en Chine, la relation de sa captivité. S’adressant à sa famille et pouvant ainsi s’exprimer librement, Sa Grandeur entre dans les détails les plus intimes et révèle, avec un abandon plein de charmes, les sentiments qui remplissaient son âme d’apôtre. Nous avons pensé que ce récit était de nature à édifier et, dans les temps pénibles que nous traversons, à ranimer le courage de ceux qui le liront.

Cette considération, nous en avons la confiance, imposera silence à la modestie du vénérable auteur de cette relation, et le disposera à nous pardonner la publicité que nous donnons à son écrit. Il aura d’ailleurs acquis un droit nouveau à notre sympathie et à nos prières en faveur de sa glorieuse et infortunée mission.

Séminaire des Missions étrangères, le 6 janvier,

fête de l’Épiphanie, 1879.