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Omnis ergo qui confitebitur me coram hominibus, confitebor et ego eum coram patre meo qui in cœlis est.
(S. Matth., x, 32.)


Depuis les tragiques événements dont la Corée fut le théâtre en 1866, et qui procurèrent la palme du martyre à deux évêques et à sept missionnaires français, tous membres de la Société des Missions étrangères de Paris, et à des milliers de chrétiens indigènes, le silence s’était fait sur cette lointaine mission. Mais l’Église qui n’abandonne jamais ses enfants, ne demeurait pas insensible à leurs malheurs et inattentive à leurs besoins. Dans une lettre admirable adressée aux chrétiens de Corée, le grand pontife, dont l’Église porte encore le deuil, après avoir pleuré sur les maux qui les frappaient et exalté le courage des martyrs, promettait de venir en aide à ses enfants persécutés : « Pour nous, disait-il, bien qu’éloignés, nous vous accompagnerons en esprit au combat, et par nos prières incessantes, nous vous procurerons de plus grand secours que nous permettra notre faiblesse. Et de peur que, privés plus longtemps de pasteur, vous ne soyez comme des brebis dispersées, exposés à un plus grave péril, nous aurons soin, le plus tôt possible, de remplacer celui qui à déjà reçu la splendide récompense due à ses travaux, par un homme que ait le même zèle et la même énergie. » Et quelque temps après, Pie IX confiait à un des rares survivants de la persécution de 1866, à Mgr Ridel, l’héritage sanglant des Imbert, des Berneux et des Daveluy, l’appelait à continuer leurs travaux, à prendre part à leurs combats et, au besoin, à verser comme eux son sang pour Jésus-Christ.

Après avoir reçu l’onction qui donne la force et proclamé