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pouvons affirmer la réalité de ces forces. Si quelques médiums, quelques somnambules, peuvent savoir ce que leurs sens ne leur ont pas appris, c’est qu’il y a venant jusqu’à eux des forces (inconnues) qui ébranlent leur sensibilité. Et c’est tout ce que nous pouvons dire aujourd’hui.

XIII

Par conséquent les phénomènes que nous appelons subjectifs ne sont subjectifs qu’en apparence. Il y a toujours, avant tout phénomène cryptesthésique, une force extérieure qui l’a provoqué, une vibration (inconnue) qui a mis en jeu ces énergies latentes de notre intelligence humaine, laquelle, ignore toute sa puissance.

XIV

Il y a autre chose que la métapsychique subjective. Il ne s’agit plus maintenant d’une énorme hyperacuité et d’une profondeur mystérieuse de notre intelligence ; il y a l’action de notre intelligence sur la matière. Et l’obscurité, déjà terrifiante lorsqu’il s’agit d’intensifier démesurément la cryptesthésie, devient plus terrifiante encore.

Nous devons admettre — car les faits sont là — qu’il y a des mouvements à distance, et, quelque étrange que soit ce phénomène, ce n’est pas le plus étrange : c’est même le plus élémentaire de toute cette science embryonnaire et redoutable.

Qu’une force mécanique (de nature inconnue) émane du corps humain pour mouvoir une table, et ébranler par des coups les ais d’une planche, c’est à la rigueur compréhensible ! Mais que cette force produise des sonorités verbales, des lumières, des formes humaines vivantes, voilà ce qui dépasse toutes nos conceptions. Une main chaude et vivante, une bouche qui parle, des yeux qui regardent, et une pensée qui vibre, comme font la main, la bouche, les yeux et la pensée d’une personne humaine, ce sont des phénomènes qui confondent.

Nous sommes en pleines ténèbres. Déjà en métapsychique objective nous ne comprenions guère comment, à trois mille kilomètres de distance, Banca, à la même minute où sa famille va périr, parle