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650 MÉTAPSYCHIQUE OBJECTIVE

faits, qui sont reproduits dans les Annales des sciences pyschiques, « Le rideau s'entrouvre, dit le commandant Demadiulle, et je vois d'abord sortir Vincente : je vois toute sa forme, puis B. B. sort du cabinet, semblant la soutenir du bras droit. Les rideaux se refer- ment derrière lui, et ils restent là tout deux debout... Je lui ai pris la main (à B. B.). Je sens la peau raide et froide, le bras est glacé, et a la rigidité et la froideur cadavériques. »

M. G... officier de cavalerie, a vu, avec d'autres médiums que Marthe B..., alors qu'une forte lumière rouge éclairait la salle (en même temps que les médiums endormis qu'on pouvait voir assis sur leurs fauteuils), une forme bien vivante, dont il a pu distinguer les traits, à quelques centimètres de ses yeux. C'était la forme de M. de Qqillac dont la veuve assistait à la séance l .

L'histoire des matérialisations de Marthe s'est enrichie récemment d'un ensemble imposant d'observations très bien prises simultané- ment par A. de Schrenck-Notzing et Mad. Bisson 2 . De très nom- breuses photographies, plus nombreuses, plus instructives, qu'il n'y en eut jamais dans aucune publication encore, sont jointes au texte, et permettent de suivre les processus singuliers de ces beaux phénomènes. Eva est la même personne que Marthe Béraud 3 .

Dans ces expériences, conduites pendant plus de quatre ans, avec une prudence et une patience admirables, des précautions minutieuses ont été prises contre la fraude. A chaque séance le cabinet était rigoureusement visité, Eva est complètement désha- billée, et, devant les expérimentateurs, revêtue d'un caleçon maillot qui la recouvre depuis le cou jusqu'aux pieds. La tète est recouverte par un tulle cousu au maillot. On examine les cheveux, les aisselles, le nez, la bouche, les genoux : quelquefois

1. A. S. P., 1906, 255. Les dernières séances de la villa Carmen.

2. Les phénomènes dits de matérialisation, par Juliette Alexandre Bisson, avec préface de J. Maxwell, in-8", 1 vol., Paris, Alcan, 1914. — Schhenck-Notzing, Materialisalionsphaenomene, E. Reinhaudt, Munchen 1014. — Cet ouvrage a été en 1919 traduit en anglais.

3. Grasset, dans son livre de 1908, admet, sans aucune preuve à l'appui, que c'est Areski qui est entré dans le cabinet ; hypothèse mille fois absurde. Mais M. Grasset ne pouvait pas savoir que Marthe devait donner, cinq années plus tard, de beaux phénomènes, confirmant avec éclat ce que j'ai vu à la villa Carmen, quoique la médiumnité de Marthe ait pris à la villa Carmen et à Paris des formes très différentes.

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