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372 CRYPTESTHÉSIE ACCIDENTELLE

de sa voix. » M. Gautier, paraît-il, est mort cette nuit-là, à la même heure où Mad. Deupès avait cru l'entendre y .

L'abbé Dontaz, curé de Domdidier, près Fribourg, en Suisse 2 , étant tout jeune homme (dix-huit ans), rêve deux fois de suite qu'il voit sa sœur mourante. Son père lui a apparu en lui disant : « Ta sœur Joséphine est mourante ; mais ta mère ignore la douloureuse nouvelle. » Le lendemain matin, allant au lycée, il ouvre une lettre de son père qui lui disait : « Ta sœur est mourante à Paris, mais ta mère ignore la douloureuse nouvelle. »

La monition suivante est des plus remarquables. Pour la bien comprendre, il faudra se reporter au récit complet détaillé 3 .

Le samedi 3 janvier, un photographe de Newcastle, M. Dickin- son, reçoit la visite, à 8 heures du matin, d'un monsieur Thompson, dont il avait fait la photographie. Il se reporte alors à son livre, lit le nom et l'adresse, et à M. Thompson dit : « C'est bien cela : si vous voulez repasser dans quelques jours, vous aurez vos épreuves. » M. Thompson s'en va. La demoiselle de magasin, interrogée, est un peu étonnée, car la veille M. Thompson père était passé à l'atelier pour demander d'urgence ces photographies. Or il a été prouvé : 1° qu'à cette date du samedi 3 janvier, M. Thompson, très gravement malade d'une fièvre typhoïde, était dans son lit et ne pouvait se lever (il devait mourir dans la journée) ; 2° que dans son délire il parlait toujours des photographies, et que c'est pour cela que son père avait été chez M. Dickinson la veille ; 3° que le personnage vu par M. Dickinson ne peut être que le double, le spectre, de M. Thomp- son mourant et alité.

M. Charles Demay, professeur à l'Ecole normale d'instituteurs de Dijon*, voit le 10 juillet, à Paris, un de ses camarades, G..., qui lui fait une demande pressante, (à laquelle M. Demay ne peut pas satis- faire), et qui le quitte assez désespéré le 10 juillet à 23 heures 30, près du pont Saint-Louis. Dans la nuit du 12 au 13 juillet, M. Demay,

1. Flammarion, hoc. cit., 132.

2. Flammarion, La Mort et son mystère, 172.

3. A. S. P., II, 310.. Ce cas extraordinaire, appuyé de nombreux témoignages, confine par maintes particularités à la métapsychique objective.

4. Cité par Boirac, Deux rêves télépathiques, A. S. P., XXII, 1912, 178.

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