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LA MORT DES DIEUX

Hurrah ! je broierai tous ces êtres,
Les rois, les soldats et les prêtres
De ce brigand.
Je traverserai cette plaine
Soufflant la mort avec l’haleine
D’un ouragan.

Hop ! hop ! Et mon cheval se cabre,
Et dans la bataille macabre,
Dans les effrois,
Dans la mêlée épileptique,
M’emporte d’un bond fantastique,
Les crins tout droits.

Mais devant nous la plaine est vide.
Hop ! hop ! ma fureur est avide
De combattants.
Hop ! hop ! mais sur la plaine chauve
Là-bas la bataille se sauve.
Arrête ! Attends !

Arrête ! reprenons haleine.
Nous sommes seuls dans cette plaine.
Voici la nuit.