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la mer

II

LE SOUFFLE


Ainsi dans leurs steppes sans bornes
Roulant leurs pas incohérents,
Mystérieux, vagues et mornes
Dorment les vieux peuples errants.
Mais qu’un Attila crie aux armes,
Et soudain le monde en alarmes
Entend chanter dans les vacarmes
Leur diane de conquérants.
La marche s’organise en groupes ;
Les chevaux alignent leurs croupes ;
Ces troupeaux deviennent des troupes
Et le chaos forme des rangs.

— Au galop ! Reprenons la terre !
Allons, massacrons et pillons !
Où l’Arya propriétaire
Fait ses orges dans les sillons,