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la mer

XXIV

À LA DÉRIVE


La mer pleure une cantilène
Sur d’invisibles violons.

Je n’aimerai plus Madeleine.
Tanguis, tanguons ! Roulis, roulons !
Les nuits sont courtes, les jours longs.

La mer pleure une cantilène
Où passent, railleurs, des flonflons.
Tanguis, tanguons ! Roulis, roulons !

Mais c’est de sanglots qu’elle est pleine.
Elle et moi nous nous désolons.
Les nuits sont courtes, les jours longs.

Je n’aimerai plus Madeleine.
Mieux vaut courir les Madelons.
Tanguis, tanguons ! Roulis, roulons !