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un dizain de sonnets


II



Aussi bien, après tout, puisque je suis ici
En train de m’excuser, ô lecteur bénévole
Qui jugeras si mon espérance était folle
Ou si mes orgueilleux projets ont réussi,

Il faut de bout en bout que tu sois éclairci.
Avant que mon esquif ouvre l’aile et s’envole,
En style familier, sans ornement frivole,
Je vais pour mon audace implorer ta merci.

Assez de mauvais gas à sinistre figure
Me jetteront du quai quelque mauvais augure
Pour ameuter sur moi les colères du vent !

Je veux que ton souhait me conduise au mouillage,
Et que ta voix sans haine au départ me suivant
Pour bénédiction m’envoie un : — Bon voyage !