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LA COMMODITÉ SCIENTIFIQUE

ET SES CONSÉQUENCES

Arrivera-t-on un jour à exprimer l’idée de science d’une manière définitive ? Cela est fort désirable, en particulier pour la philosophie. Or, jusqu’à présent, cette expression a varié. Toutefois l’idée de science introduite par les positivistes semble triompher à peu près universellement de l’idée métaphysique qui pose l’Absolu à la base de notre connaissance. Nous ne connaissons pas les choses, disent les positivistes, mais les relations entre les choses. Une science a pour objet de constituer en systèmes des relations entre faits généraux et qui se répètent.

Peut-on modifier encore ou préciser cette idée ? Pour répondre à une telle question nous allons consulter deux ouvrages de M.Poincaré La Science et l’Hypothèse et La valeur de la Science. M. Poincaré y considère les sciences mathématiques et leurs rapports avec l’astronomie et la physique. Il s’agira, au point de vue qui nous intéresse, de voir si une idée de science est impliquée dans ces magistrales études, si elle englobe toutes les sciences, ou quelques-unes, et lesquelles. Cette idée de science une fois dégagée modifiera-t-elle l’idée positiviste ? Quand on entreprend une telle étude, d’importantes simplifications ne tardent pas à se présenter. Deux parts peuvent être faites dans la philosophie qui forme la trame plus ou moins apparente des ouvrages de M. Poincaré. L’une est le développement de l’idée positiviste. M. Poincaré, en effet, combat le dogmatisme et les absolus espace absolu, mouvement absolu, temps absolu, force absolue, etc. L’autre peut se résumer par le complément qui suit à l’idée positiviste de science l’objet d’une science est encore d’exprimer les relations et les systèmes de relations au moyen d’un langage commode.

Tout se ramène ainsi à examiner la notion de commodité et les conséquences qui en découlent pour l’idée de science.