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d’ailleurs les images, après avoir simplement joué entre elles, me demandent de recourir au schéma pour les compléter. Mais quand j’ai le sentiment de l’effort, c’est sur le trajet du schéma à l’image. Concluons pour le moment que ~’e/~ort de rappel consiste à cont’eW~ MMe t’eprJscutatiOM. schématique, dont les e~meMts s’eMt)’epetn~reMt, en ttne )’ep~se ?!~a<tOM. imagée dont les parties se juxtaposent. Il faudrait maintenant étudier l’effort d’intellection en général, celui que nous fournissons pour comprendre et pour interpréter. Je me bornerai ici à de brèves indications, en renvoyant pour le reste à un travail antérieur

Le processus de l’intellection se poursuivant à peu près à tous les moments de la vie consciente, il est extrêmement difficile de dire ici où commence et ou finit l’effort intellectuel. Toutefois il y a une certaine manière de comprendre et d’interpréter qui exclut l’effort, et il y en a une autre qui, sans être accompagnée nécessairement d’un effort, est toujours constatable là où un effort se produit. L’intellection du premier genre est celle qui consiste, étant donné une perception plus ou moins complexe, à y répondre automatiquement par une action appropriée. Qu’est-ce que reconnaître un objet usuel sinon savoir s’en servir, et qu’est-ce que savoir s’en servir sinon exquisser machinalement, quand on la perçoit, l’action qui est associée à cette perception par l’effet de l’habitude

? On sait que les premiers observateurs avaient donné le nom 

d’o.pt’axte à la cécité psychique, exprimant par là que la perte de la faculté de reconnaître les objets usuels consiste surtout dans une impuissance à les utiliser2. Cette intellection toute automatique s’étend d’ailleurs beaucoup plus loin qu’on ne se l’imagine. La conversation courante se compose en grande partie de réponses toutes faites à des questions banales, la réponse succédant à la question sans que l’intelligence s’intéresse à la signification de l’une ou de l’autre. C’est ainsi que des déments soutiendront une conversation suffisamment cohérente sur un sujet simple, alors qu’ils sont incapables de comprendre ce qu’ils entendent ou ce qu’ils disent~. On 1. Ma<ft’e e< Mémoire, p. 89-141.

. Kussmaul, Les < ?’oM&~ de la parole, Paris, 1884, p. 233 : Allen Starr, Apraxia and Aphasia, .Uff/tca~ Record, octobre 1888. Cf. Laquer, Zur Localisation der sensorischen Aphasie, NeM ?’o<<M/. Cen<fa«)/a«,juin 1888 ; Nodet, Les Agnoscies, Paris, 1899 ; et Claparède, Revue générale sur t’Agnosie, Année psychologique, VI, 1900, pages 95 et suiv.).

. Robertson, Reflex speech, Journal of mental Science, avril 1888 ; Féré, Le langage réflexe, Revue p/K/tMop/u~Mc, janvier 1896).