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résultat des répulsions supérieures des atomes de l’éther impondérable entre eux. Sa prétendue force d’attraction, la seule que les métaphysiciens dualistes consentent à laisser à la matière, serait ainsi une force toute négative, une force en moins, une réelle diminution de son énergie répulsive propre. »

Ces atomes fluides conçus sur le type de la matière gazeuse sont également au point de vue interne des monades. Ils sont moteurs et centres conscients du monde. « Toute la substance cosmique est donc vivante, d’une vie virtuelle élémentaire ».

III. Cette vue générale de l’univers posée, l’auteur essaye d’en déduire les multiples apparences du réel, et de retracer l’ordre éternel des choses.

Dans une première partie, elle établit les faits et principes, les premiers chaînons que l’on peut poser en partant du point de vue précité, et dont se déduira l’explication totale. Nous y voyons se dégager et se préciser la notion d’être, et celle de loi logique et de loi mathématique ; les idées d’espace, de temps et de force active, ou les trois entités cosmiques, les trois états de l’atome éthéré, matériel, suréthéré ou vitalifère. En ce dernier état ils donnent naissance aux êtres vivants proprement dits. Les développements successifs de ces atomes sont alors considérés : variations des activités psychiques et des modalités physiques, forme, densité dynamique, relation métriques, élasticité et mouvement.

La deuxième partie nous conduit au milieu des phénomènes vibratoires : chaleur, lumière, son, odeurs et saveurs ; la troisième est consacrée à l’étude des corps solides : forme géométrique de la molécule, volume moléculaire, classification des corps chimiques, lois physiques générales. La quatrième partie s’occupe des corps liquides et gazeux : théories de la fusion et de la vaporisation ; constitution des gaz. Avec la cinquième nous atteignons le processus vital ; la cellule organique naît d’une transformation de l’atome éthéré en atome vitalifère et en atome pesant. Nous passons alors à des considérations plus spéciales sur la pesanteur qui ne saurait être une attraction, mais qui résulte d’une pression de l’éther. Les marées ne peuvent plus non plus être expliquées par l’attraction lunaire ; d’où une nouvelle théorie des marées qui s’accorderait, avec les faits, d’après l’auteur, plus aisément que l’ancienne.

Dans une huitième et dernière partie, nous voyons une explication générale de l’évolution des mondes basée sur ces nouveaux principes : à remarquer des vues ingénieuses sur l’origine des satellites qui accompagnent les planètes du système solaire. On conçoit que l’hypothèse de Laplace soit forcément exclue d’un tel système : Planètes et satellites ne sont donc plus l’effet de la force centrifuge dégagée par la rotation solaire, mais sont des astres venus pour ainsi dire par accident dans le système actuel et qui, peu à peu, tendront à rejoindre le soleil et à s’absorber en lui. De ce fait s’augmentera son énergie calo-