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revue des périodiques

The Journal of speculative Philosophy.

Octobre 1886.

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W. James. La perception du temps. Si nous examinons ce que l’on appelle le moment présent, nous voyons qu’il doit exister, mais qu’en fait il n’existe dans notre expérience qu’un présent apparent. L’unité de composition de notre perception du temps est une durée avec un avant et un arrière et c’est par là seulement qu’un rapport de succession peut être perçu. Il en est ici comme pour l’espace : le présent dans le temps correspond à la position dans l’espace. — L’auteur résume les expériences faites par Exner, Wundt et ses élèves, sur la durée et ses variations, en faisant remarquer que le sens qui perçoit le mieux la subdivision des durées, c’est l’ouïe. Rôle des événements extérieurs ou intérieurs (battements du cœur, rythme de la respiration, etc.), pour nous fournir un processus de changements. L’auteur examine les conditions qui font paraître le temps long ou court et notamment la question discutée ici par M. P. Janet (tome III, p. 496), pourquoi les années paraissent plus courtes à mesure que l’on vieillit. M. W. James pense que c’est l’effet de la répétition d’impressions bien des fois éprouvées. — Mais comment expliquer le sentiment de la succession ? Des impressions successives produites dans le cerveau et par là dans l’esprit donnent une succession d’états de conscience, non la conscience d’une succession d’états. Si nous représentons le courant actuel de notre pensée par une ligne horizontale, la pensée de ce courant doit être représentée par des perpendiculaires coupant l’horizontale à certains points : c’est ainsi que nous nous représentons la simultanéité. Le phénomène de la sommation des excitations dans le système nerveux prouve que chaque excitation laisse après elle une activité latente (les images consécutives) : le passé laisse après lui un processus qui est présent. En somme nous avons conscience constamment d’une certaine durée (le présent apparent) variant de quelques secondes à une minute au plus : c’est notre intuition originelle du temps. La cause de notre intuition réelle n’est pas dans les changements cérébraux ou mentaux ; c’est une cause permanente, probablement la présence simultanée de divers processus cérébraux à des phases différentes.

Long. Classification des sciences mathématiques.

Sommaire des leçons faites pendant l’été à l’École de philosophie de Concord. Elles sont toutes consacrées à Aristote.


Brain.

1887. July.

Haycraft. Sur la nature de la cause objective de la sensation : Le goût. On sait que les éléments rétiniens sont excités par les vibrations de l’éther, dont les plus lentes (ultra-rouges) et les plus rapides (ultra-violettes) ne produisent pas de sensation. Il en est de même pour l’ouïe : une tige d’acier qui ne vibre que dix fois par seconde ne produira aucun