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REVUE DES PÉRIODIQUES ÉTRANGERS


Mind.

1886. July. October.

Bradley. Association et pensée. L’auteur, tout en acceptant la théorie associationniste, telle qu’elle est professée par l’école anglaise, considère qu’il s’y trouve des lacunes, surtout au début. Après avoir critiqué « l’aperception » de Wundt, considérée comme raison dernière de l’association, il expose sa propre thèse. À l’origine, il n’y a que ce qui est, à proprement parler, senti, il n’y a pas de distinction du sujet et de l’objet, ni faculté, ni activité d’aucune sorte : il n’y a qu’une présentation qui a deux côtés, plaisir et douleur. Il se forme un groupe qui devient le moi lui-même et il reste ces sensations qui continuent à être senties comme ne faisant qu’un avec le plaisir et la peine. Plus tard, commence un travail de dissociation, par suite d’une collision entre les différents aspects sensitifs de quelques groupes. La conscience doit apparaître d’une manière spasmodique et par intervalles, et ce qui amène la discrimination en général, c’est la collision entre le groupe sentant et le groupe non sentant.

J. Dewey. La connaissance comme idéalisation. Le mot idée, tel qu’il est communément employé, implique deux choses : l’existence et le contenu de l’existence psychique ou la signification : cette dernière est un facteur médiat, inféré ; c’est un rapport et un idéal. Comme idéal, elle est fournie par l’intelligence et vient de son propre contenu ; ce contenu constitue en fait la réalité de l’intelligence.

Leslie Mackenzie. La discussion récente sur le sens musculaire. Article écrit à propos de la longue discussion publiée dans le Brain (analysée dans le numéro d’août 1887). Cette discussion comprend quatre questions : 1o Y a-t-il un sens musculaire ? Au lieu d’employer cette forme équivoque, il vaudrait mieux se demander s’il y a une sensibilité du muscle. L’auteur rapporte la curieuse expérience de M. Beaunis, publiée ici (mars 1887), et fait remarquer que, si elle est corroborée, elle conduit à l’affirmative. 2o Le mécanisme nerveux et son rapport avec la conscience. La discussion n’a pu jeter un grand jour sur cette question : nous ne pouvons pas dire qu’une partie est plus motrice qu’une autre ni localiser la sensation dans un point donné. L’auteur se rattache à la théorie de Hughlings Jackson, que le substratum physiologique de tout processus mental est sensori-moteur. 3o Localisation corticale du sens musculaire. Aucun accord sur ce point. 4o Importance psychologique du sens musculaire. Comme fait psychique les sensa-