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ANALYSES.domet de vorges. Constitution de l’être, etc.

A. Moreau. — Étude positive de la synthèse, in-18, 100 p.. Reinwald, 1887.

Nous devons nous contenter de signaler l’existence de cet opuscule où l’auteur veut nous apprendre comment se forment et doivent se constituer les diverses sciences. Selon lui, l’analyse décompose le groupe des sensations en qualités ou entités séparées ; quand on réunit ensuite les entités ainsi formées, on opère des synthèses. La pensée, le raisonnement, les sciences sont autant de résultats synthétiques. Partant de là, l’auteur indique les lois auxquelles doivent satisfaire les synthèses pour contenir le minimum d’erreur possible, dans les mathématiques, dans les sciences naturelles, dans l’anthropologie, la psychologie, l’esthétique, la toxicologie, etc., etc. On le voit, c’est le Discours de la méthode du xixe siècle qu’a voulu faire M. Moreau. Il l’a fait en fervent positiviste. Nous ne disons pas qu’il ait réussi.

G. F.

E. Domet de Vorges.La constitution de l’être suivant la doctrine péripatéticienne, in-8o, VI-132 p.. Paris, 1836. — Dins cette brochure M. Domet de Vorges reproduit quelques conférences qu’il a faites à l’Institut catholique de Paris durant les mois de janvier et février 1886. Comme l’indique le titre, le but de l’auteur est d’exposer systématiquement les théories péripatéticiennes sur les éléments constitutifs de l’être. La métaphysique étant, selon Aristote, la science de l’être en tant qu’être, ce sont les fondements même de la métaphysique que nous découvre M. de Vorges.

Il commence par nous entretenir de la méthode métaphysique qui est l’analyse, non l’analyse purement logique des notions, mais l’analyse réelle qui tend à découvrir le fond universel de l’être réel. « La définition métaphysique, dit-il, est réaliste ; elle doit indiquer les éléments réels de la chose, elle doit en exprimer la nature intime, de manière que les parties qu’elle indique soient réellement dans l’objet défini et concourent à constituer son essence (p. 12). » Les éléments constitutifs de l’être doivent donc être des éléments objectifs. M. de Vorges rencontre ici sur son chemin les théories agnostiques contemporaines qui prétendent que nous ne pouvons connaître aucun objet. À M. Herbert Spencer, à M. Renouvier, au positivisme, M. de Vorges répond que quand il voit il atteint à n’en pas douter trois objets : 1o la sensation ; 2o le sujet qui voit ; 3o l’activité de ce sujet. Il va plus loin, il soutient qu’il connaît directement l’objectivité des notions premières, telles que les notions de cause et de substance ; la conscience atteint l’activité et la mémoire constate l’identité substantielle.

Après un chapitre de méthodologie scolastique sur les distinctions. l’auteur analyse et étudie les éléments constitutifs de l’être, l’acte et la puissance, l’existence, la matière et la forme, la substance et les accidents. Sur ces divers points M. de Vorges ne dit sans doute rien de