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ANALYSES ET COMPTES RENDUS


E. de Roberty. — L’ancienne et la nouvelle philosophie. Essai sur les lois générales du développement de la philosophie. 1 vol.  in-8o de la Bibliothèque de philosophie contemporaine. 364 p.. Paris, Félix Alcan, 1887.

I. — M. de Roberty met en opposition d’un côté la théologie et la métaphysique, de l’autre la philosophie des sciences. Il ne faut pas croire, d’après l’auteur, que, comme on peut être trop porté à le penser, la philosophie des sciences provienne de l’ancienne philosophie. « Nous avons vu que cette nécessité, qui dépend des conditions historiques du développement du savoir spécial, ne nous donnait aucun droit d’établir une relation directe de causalité entre les erreurs métaphysiques et la vérité philosophique ultérieure. Par sa définition même, la philosophie des sciences prend sa source non dans les systèmes métaphysiques, mais dans les sciences abstraites et dans leurs philosophies particulières.

« Le même fait se produit pour les sciences qui dans leur évolution s’appuient exclusivement sur les vérités démontrées dans les branches immédiatement antécédentes. Ce n’est pas l’alchimie qui a créé la chimie, ce sont la physique, la mécanique, la mathématique ; ce n’est pas l’astrologie qui a fait l’astronomie, née de la mécanique et de la mathématique, » etc. (P. 314).

Ainsi d’un côté se place la philosophie des sciences, « coordination définitive des connaissances scientifiques », de l’autre la métaphysique et par certains côtés la religion, « hypothèses générales qui suppléent au savoir absent ».

M. de Roberty étudie l’évolution et les relations de ces différents modes de penser. La première partie de son livre est consacrée aux données historiques, la seconde aux déductions ; la troisième est intitulée : « La philosophie du passé et la genèse de la philosophie des sciences ».

Les données sur l’histoire de la philosophie rentrent, pour l’auteur, dans le domaine d’une science spéciale, la sociologie. Il importe, dit-il avec raison, de remarquer que le passé de la philosophie ne peut en aucun cas appartenir aux investigations de la philosophie elle-même.

« Les investigations philosophiques sont, il est vrai, tout aussi intimement liées à l’ensemble du passé philosophique que le sont les