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serait trop long d’en rendre compte. Bornons-nous à en extraire quelques chiffres sans commentaire. De 1876 à 1880, la moyenne annuelle des assassinats était de 197 ; de 1881 à 1885, cette moyenne s’est élevée à 216. Même augmentation pour les parricides, de 10 à 14 ; pour les meurtres, de 143 à 186 ; pour les vols qualifiés, de 820 à 835 ; pour les vols simples, de 33 381 à 35 466. Pendant les cinq premières années, il y a eu 127 condamnations à mort ; pendant les cinq dernières, 148, augmentation qui donne tort à une assertion de M. de Aramburu : adversaire de la peine de mort, il prétend qu’en fait on l’applique de moins en moins et qu’on ne la remet à la mode qu’en théorie. Tout cela n’a rien de réjouissant, et j’ai regret de laisser le lecteur sur cette impression[1].

Sept. 1887.
G. Tarde.

  1. P. 124, M. de Aramburu me fait l’honneur de penser que mes critiques ont contribué à faire reconnaître dans l’école positiviste l’importance des causes sociales.