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BINET.vie psychique des micro-organismes

soit 1/1000 X 30 = 3/100. Si le liquide du verre de montre est à 1 centième, il faut également que la solution du tube soit 30 fois plus forte, c’est-à-dire de 3 dixièmes. Dans les expériences, ce rapport de 1 sur 30 est resté constant.

L’auteur compare avec raison le résultat de ces expériences avec la loi posée par Weber, dont M. Delbœuf a donné cette heureuse formule : « La plus petite différence perceptible entre deux excitations de même nature est toujours due à une différence réelle qui croît proportionnellement avec ces excitations mêmes. » Ainsi, pour qu’un poids soit jugé supérieur à un autre, il faut qu’il le surpasse d’une fraction qui varie de 1/3 à 1/5 suivant les individus, quel que soit le poids initial. Par exemple, à un poids de 3 grammes, il faut ajouter 1/3 de 3 grammes pour que le poids paraisse différent, c’est-à-dire 1 gramme. À 4 grammes, il faut ajouter 1/3 de 4 grammes, c’est-à-dire 4/3 de gramme, etc.[1].

D’après Pfeffer, l’application de la loi de Weber à ses expériences est si rigoureuse que, lorsque le liquide du tube contient une solution qui est seulement vingt fois plus forte que celle du verre de montre, les spermatozoïdes restent indifférents. De plus, l’application de la loi n’est pas troublée par les changements de température variant dans de certaines limites. Ainsi, à la température de + 5º, les spermatozoïdes restèrent sensibles à une concentration de liqueur trente fois plus forte.

En se fondant sur ces expériences, l’auteur est parvenu à déterminer la quantité probable d’acide malique qui devait être contenue dans l’archégone. Cette quantité est probablement de 3 dixièmes.

Les spermatozoïdes du Selaginella (Selaginellacées) sont également attirés par l’acide malique et les malates. Chez les Marsiliacées, la substance spécifique n’a pas été découverte. Même échec pour les Hépatiques. L’auteur en conclut que la substance qui agit dans ces deux cas doit être peu répandue dans le règne végétal.

Pour les spermatozoïdes du Funaria hygrometrica (Mousses), la substance active est le sucre de canne. Aucune autre ne les attire. Les spermatozoïdes restent même indifférents à des corps qui ont la plus grande analogie avec le sucre de canne. Nous citerons par exemple le sucre de fruits ou lévulose, le sucre de raisin ou glucose, le glycogène, la mannite, le sucre de lait, etc. ; ces substances n’exercent aucune attraction sur les mouvements des spermatozoïdes,

  1. Consulter Ribot, Psychologie allemande, p. 161