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LA VIE PSYCHIQUE DES MICRO-ORGANISMES

(Fin[1].)

V

Il est bien difficile de tracer une psychologie des Proto-organismes à l’aide de documents aussi incomplets que ceux que nous venons de rassembler. Nous nous contenterons de quelques mots de réflexion.

Il semble résulter de tout ce qui précède que la plupart des mouvements et des actes que l’on observe chez les Micro-organismes sont des réponses directes aux stimulus partis du milieu où ils vivent c’est l’état du milieu qui paraît déterminer rigoureusement leur mode d’activité ; en un mot, ils ne présentent aucun acte de préadaptation.

Mais on ne peut pas se contenter de cette vue générale ; il faut examiner de plus près chaque partie de ces actes réflexes d’adaptation, en commençant par leur phase sensorielle et finissant par leur phase motrice. L’analyse révèle que dans ce phénomène on peut distinguer plusieurs moments, qui sont :

La perception de l’objet extérieur ;

Le choix entre plusieurs objets ;

La perception de leur position dans l’espace ;

Les mouvements destinés, soit à se rapprocher du corps et à le saisir, soit à fuir loin de lui.

Nous ne pouvons pas décider si ces divers actes sont accompagnés de conscience ou s’ils se produisent comme de simples processus physiologiques. C’est là une question que l’on doit réserver.

1o La perception du corps extérieur. — Chez les formes les plus inférieures, il semble que la perception est toujours le résultat d’une irritation directe que le corps extérieur exerce par son contact sur le protoplasma de l’animalcule. C’est là ce qui se passe évidemment

  1. Voir le précédent numéro.