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CH. FÉRÉ.conditions physiologiques des émotions

supérieur, il se produit une augmentation générale de tension, tandis que dans le membre inférieur c’est le relâchement qui domine.

[Image à insérer]

Fig. — 18. Réaction musculaire chez C., sous l’influence de la vue d’un serpent. a, courbe du long supinateur ; — b, courbe du jumeau externe.

Cette convulsion générale qui se produit sous l’influence des émotions vives peut nous faire comprendre comment ces émotions sont capables de déterminer la manifestation des affections spasmodiques ou convulsives, épilepsie, chorée, tics, hystérie, paralysie agitante, etc. : chez les individus prédisposés, le tremblement émotionnel sert en quelque sorte d’amorce au spasme morbide en puissance[1]

Les émotions vives ne se manifestent que chez les individus particulièrement prédisposés ; la peur par exemple, qui varie du soupçon jusqu’à la terreur, ne se montre guère à ses degrés extrêmes que

  1. On peut prendre une idée de la valeur étiologique des émotions morales dans les affections convulsives par l’exemple suivant : chez 140 épileptiques de mon service, la peur a déterminé le premier accès chez 23 individus affectés l’ailleurs d’une prédisposition congénitale. Les autres émotions paraissent jouer un rôle moins actif.